Les questions des recruteurs deviennent de plus en plus originales, parfois surprenantes, et le plus souvent déstabilisantes. Sauf exception, elles sont intéressantes et ont souvent une finalité pertinente. Autant bien vous préparer à réagir et à répondre intelligemment. 5 clés pour répondre avec efficacité à un recruteur.
1- Pourquoi toutes ces questions.
Bien sûr, vous vous êtes déjà entraîné aux questions « bateau » telles que vos forces et vos faiblesses, votre regard sur votre dernier hiérarchique, la place de l’argent dans votre vie, le nombre d’heures travaillées en une semaine, les raisons de votre départ de la dernière entreprise, la manière de corriger une erreur que vous avez commise, ou un conflit dans une équipe que vous managez, ou bien votre disponibilité pour déménager… vous avez déjà dû répondre à ces questions classiques, prévisibles donc surmontables. En revanche vous pouvez vous faire piéger par les suivantes : « Comment expliqueriez-vous votre métier à un enfant de 4 à 6 ans » ou bien « Combien y a-t-il de sens interdits dans Paris ? » ou encore « A combien de balles de tennis correspond le poids de Yannick Noah ? » ou enfin « Que lui diriez-vous, si vous rencontriez Emmanuel Macron en tête-à-tête ? » Bien souvent elles ont pour but de jauger votre capacité à vous comporter devant l’imprévu. A la limite ce sera le plus souvent la forme que le fond de votre réponse qui comptera. Pour vous armer voici des 5 clés à exploiter dans ce type d’entretien.
2- Rester positif pour imprimer les esprits.
Quel que soit le sujet, à plus forte raison s’il s’agit de parler de vos erreurs, faiblesses ou contre-performances, vous montrer positif est une occasion de briller et de démontrer que vous êtes confiant par nature. Tout le monde apprécie un collaborateur au tempérament affirmatif, approbateur, favorable, on préfère celui qui est concret, constructif, solide. Restez positif dans tout votre comportement y compris et surtout dans votre façon de vous exprimer, éliminez les formes négatives au profit de phrases qui affirment, elles impriment plus facilement les esprits.
3- Bannir le superlatif qui suppose des manques ailleurs.
Mieux vaut pendant un entretien de recrutement adopter une expression simple, directe, et éviter tout superlatif, propos excessif voire hyperbolique, vous vous trouvez en face de professionnels, si vous en faites trop vous risquez de décevoir, lasser ou agacer vos interlocuteurs. Le superlatif dans un sens comme dans l’autre, « la plus mauvaise » ou « le pire» ou encore « le meilleur » « le plus grand » sont des expressions de bonimenteurs. Et décrire votre pire faiblesse laisse entendre que vous avez d’autres points faibles, et soulève la question de savoir lesquelles. Si vous parlez du point que vous avez « le plus besoin d’améliorer » vous sous-entendez que vous en avez d’autres. Préférez encore la formule positive et parlez objectivement et sans emphase du ou des atouts que vous apportez.
4- Ecarter l’absolu pour ne pas être mal catalogué.
L’absolu, comme dans « Ma faiblesse est la prise de parole en public » indique que cette faiblesse existe sans condition, indépendamment de toutes circonstances, ce qui implique qu’elle ne changera probablement pas. Mieux vaut vous montrer plus prudent, moins convaincu à ce sujet, et parler de ce point au conditionnel, comme étant probable dans telle ou telle circonstance, donc le décrire comme éventuellement envisageable dans telles ou telles conditions. Après tout cela ne sert à rien de vous tirer une balle dans le pied, il est possible à ce stade d’estimer que ce qui vous a desservi dans un contexte précis vous aidera à réussir dans un environnement différent.
5- Humaniser votre réponse pour faire la différence.
Votre présumée « faiblesse », si vous la reconnaissez, est après tout le plus souvent subjective. Préférez une approche plus posée et mature, si vous aviez à admettre une faiblesse, celle-ci pourrait être par exemple le manque de patience, le souci de la réactivité et d’efficacité, une tendance que vous-même attendez aussi des autres. Et d’ajouter que tout en comprenant que tout le monde n’ait pas le même niveau de compétences, qualifications ou capacités, vous attendez de chacun qu’il fasse de son mieux son travail, pour expliquer votre manque de patience à l’encontre d’un collaborateur qui ne ferait pas un travail consciencieux. En fait la question sur vos défauts et vos qualités doit vous servir à marquer des points, avouer être « trop perfectionniste » vous donne l’occasion de montrer votre rigueur extrême qui en effet peut par moment devenir pénalisante. Un défaut peut faire la différence en bien.
6- Vous oublier pour mieux être recruté.
C’est une règle basique. L’erreur commise le plus souvent est de déverser des explications sur votre parcours professionnel avec force détails, certes vous avez à le faire, mais mieux vaut vous oublier et partir de la recherche de votre interlocuteur, de son besoin, de ses exigences. Pour cela vous avez intérêt à l’écouter dans un premier temps pour bien cerner son attente, et ensuite à relativiser votre présentation. Ne dîtes pas du bien de votre parcours, mais mettez en avant tout le bien qu’il retirera d’avoir vos atouts et compétences dans son équipe. Que vous parliez d’une qualité ou d’un défaut, vous avez intérêt pour être écouté à les présenter en expliquant en quoi cette qualité et ce défaut vont profiter à l’entreprise qui recrute.
Source : Cadre et Dirigeant Magazine