La crise sanitaire que nous connaissons bouscule le quotidien et les repères des entreprises. Si actuellement l’urgence est à la reprise d’activité, viendra le temps d’après : celui de la réinvention, de l’action face au changement de paradigme.
Avec la pandémie du Covid-19, la planète et l’économie mondiale ont connu un bouleversement sans précédent. Les entreprises ont subi de plein fouet les conséquences du confinement avec une activité économique ralentie pour les plus chanceuses, voire complètement arrêtée pour les autres. Avec la réintégration des salariés et la reprise de l’activité, elles ont été et sont encore confrontées à des défis humains, sociaux et économiques importants qui nécessitent la mise en place de mesures exceptionnelles en un temps record : mise en place et normalisation du télétravail, management à distance des équipes, pilotage du besoin en fonds de roulement (BFR), mise en place les mesures sanitaires appropriées pour garantir un environnement sécurisé au personnel…
Pour la grande majorité des entreprises, il y aura bien un avant et un après Covid-19. Cette crise sanitaire d’un caractère tout-à-fait exceptionnel instaure une nouvelle ère dans le monde de l’entreprise et de la gestion des crises. Dans ce temps d’après, l’agilité et la résilience seront la norme.
– Mesurer l’agilité de l’entreprise face à un mode d’organisation différent.
Plusieurs facteurs rendent compte de l’agilité d’une entreprise. Il faut s’assurer de la capacité de l’entreprise à faire évoluer rapidement et de manière optimale les modalités de travail. La qualité de l’environnement numérique doit faire l’objet d’une attention toute particulière. Il n’a échappé à personne que le digital a joué un rôle crucial dans la survie et le développement des entreprises ces dernières semaines. Les derniers freins à son expansion dans certains secteurs ont même vocation à disparaître très prochainement. Deux autres variables ne devront pas être laissés de côté : la capacité du management à assurer la continuité de la gouvernance et du leadership et la faculté à organiser une communication interne et externe adaptée.
– Adapter le cadre comptable et juridique de l’entreprise à un contexte évolutif.
Pour cela, trois mesures doivent être prises. Premièrement, il convient d’analyser la flexibilité de la structure de charges de l’entreprise et sa capacité d’auto-financement. Ensuite, il est nécessaire d’engager une démarche d’analyse prévisionnelle intégrant des scénarios alternatifs de croissance. Enfin, il faut ajuster les conditions contractuelles liant l’entreprise et les co-contractants pour limiter les litiges.
– Repenser l’environnement de l’entreprise et donner du sens à sa mission.
Du fait du caractère inédit et bouleversant de cet épisode, nous sommes amenés à nous interroger sur le sens à donner à chacune de nos entreprises. Quelle est notre raison d’être ? A quoi voulons-nous contribuer ? Dans quel modèle économique et de société souhaitons-nous vivre et entreprendre ? Les axes de changement sont nombreux : choix d’une croissance plus vertueuse et plus respectueuse (RSE), réflexion autour de circuits de distribution à la fois plus courts, plus digitaux et plus durables, élaboration de stratégies d’approvisionnement alternatives, évolution du mode de gouvernance tourné vers la reconnaissance des équipes et l’exemplarité managériale…
– S’appuyer sur l’intelligence collective pour trouver les bonnes pratiques.
Cette crise a mis en lumière notre grande interdépendance. Pour réussir à se réinventer individuellement, il faut que chacun d’entre-nous, collaborateurs, clients, fournisseurs, syndicats professionnels, groupements prennent part à un projet collectif de réflexion, d’échange et de co-construction. De cette intelligence collective ressortiront sans aucun doute des bonnes pratiques, des innovations, des alliances… amenant l’entreprise à se réinventer et à prendre les bonnes décisions.
Source : Magazine Chef d’Entreprise